Conseil municipal du 12 avril 2021 : vote du budget 2021

Lundi soir, le Conseil Municipal s’est réuni pour voter le budget 2021. C’est une étape importante, car budgéter correctement un programme, c’est lui permettre ou non d’être réalisé.

Malgré une annonce qui ne nous satisfait pas entièrement, nous avons préféré nous abstenir plutôt que de voter contre.

Nous souhaitons donner une chance à certaines bonnes orientations d’être prises et par exemple :

  • Le budget voirie est renforcé, nous espérons qu’il permettra de remettre en état nombre de portions de routes, de trottoirs, de parkings qui en ont grandement besoin, notamment pour soutenir une politique en faveur du vélo, y compris en dehors des pistes cyclables.
  • Le budget concernant la mise à niveau de certains équipements dédiés à la pratique des sports est assez positif. Nous attendons bien sûr des mesures équivalentes en direction de la culture : orgue de Saint Bénigne, travaux d’acoustique dans les salles de spectacles, par exemple.
  • Nous n’aurions pas commencé notre programme de rénovation énergétique des bâtiments communaux par les capucins mais il est clair que ce bâtiment en a besoin et nous espérons que ce sera le début d’un programme ambitieux de rénovation énergétique des bâtiments communaux (1,5 M° de rénovation pour ce complexe, une première enveloppe de 500 000 € est débloquée cette année)

Cela ne nous empêche pas de relever des manques notoires d’ambition dans certains domaines :

  • Aucune action claire ne permet de diminuer fortement et durablement les charges générales de la Ville et ainsi de diminuer les dépenses de fonctionnement,
  • En matière de rénovation énergétique des bâtiments communaux, et notamment des écoles, aucun plan ambitieux, comportant des diagnostics récents et précis, fixant des priorités, aboutissant à des rénovations complètes (les seules réellement efficaces en la matière), n’est à l’étude
  • La rénovation des bâtiments du centre-ville, qui devrait être au coeur d’une politique de repeuplement de ce centre et de Pontarlier en général, n’est pas planifiée. Ces rénovations permettraient de pouvoir proposer à de nouveaux habitants les logements aujourd’hui insalubres et/ou vacants déjà présents. En plus de limiter l’étalement urbain et la bétonisation d’espaces agricoles ou naturels, ce regain de vie au centre-ville allierait développement durable et dynamisation de l’économie locale. Afin d’augmenter significativement les recettes fiscales de la ville, l’installation de nouveaux habitants est primordiale. Commençons pour cela par faire revivre l’existant.
  • La mobilité dans la ville de Pontarlier est également laissée pour compte : l’offre de transport collectif reste trop insuffisante pour s’insérer de manière fluide dans le quotidien des Pontissaliennes et des Pontissaliens et la voiture gagne donc toujours plus de terrain.

Avec cette abstention, nous avons souhaité exprimer notre attente par rapport à certains projets et à une orientation politique qui nous semble se diriger dans une direction intéressante. Nous resterons donc très vigilants à la réalisation effective des projets présents dans ce budget.

Nous avons précisé tout cela au micro pendant le conseil, si vous voulez nous réécouter : https://www.youtube.com/watch?v=4KkDMvvr-2g (à 1:07:30)

Retrouvez le billet de l’Est Républicain ici

Photo article : Est Républicain

Avis sur la 5G et son déploiement

En préambule disons qu’une avancée technologique, fut-elle « révolutionnaire », n’est pas nécessairement un progrès humain. L’invention de la bombe atomique fut le résultat d’une formidable découverte sans que l’on puisse la placer parmi les bienfaits du progrès ! De plus, il ne suffit pas qu’un produit soit nouveau pour qu’il emporte l’adhésion, voire la dévotion à son endroit, encore faut-il qu’il fasse preuve de son utilité et d’absence de dangerosité. Tel n’est pas le cas pour la 5G.

L’augmentation de la vitesse et de la capacité de transfert de données numériques par rapport au standard actuel (4G pour ceux qui peuvent en bénéficier, ce qui n’est toujours pas le cas partout !) n’est d’aucune utilité pour le citoyen moyen. Qui a besoin de réduire de quelques millisecondes le transfert de la photo du petit dernier dans la neige ? Tandis que le « streaming » a remplacé le téléchargement de données audiovisuelles, qui a besoin d’acquérir, de façon quasi-instantanée sur son portable, le dernier clip ou le dernier film à la mode ? Ces avantages technologiques seront prochainement  à disposition de tous grâce à la fibre optique sur les appareils « fixes ». La 5G est juste susceptible d’étendre ces possibilités aux  téléphones mobiles (« smartphone » dans la novlangue ultralibérale). Les partisans de la 5G mettent en avant les bénéfices de cette technologie pour les entreprises. À supposer que quelques-unes aient réellement besoin de cette rapidité et de cette capacité, il reste à démontrer que la connexion à la fibre optique ne suffit pas à combler ces besoins.

Les désavantages sont nombreux. Il y a tout d’abord l’explosion de la propagation d’ondes supplémentaires dont il n’est pas possible d’affirmer qu’elles sont sans risques. Les nouvelles antennes ne remplaceront pas les anciennes mais viendront s’y ajouter. La multiplication des usages du numérique, notamment dans la domotique, entraînera, à l’extérieur, une augmentation du nombre d’antennes et à l’intérieur des maisons une foison d’émissions d’ondes dont on peut douter de l’innocuité, notamment pour les personnes les fragiles

Économiquement, les seuls bénéficiaires de cette « révolution » sont, d’une part, les grands groupes de fabricants, tous situés hors de nos frontières européennes, puisqu’il sera nécessaire de changer de matériel, notamment les smartphones, dont les prix risquent fort d’augmenter sérieusement. Les autres bénéficiaires sont les fournisseurs de contenus, mais surtout les détenteurs des fameux (et incinérables) centres de données (data centers).

Écologiquement les conséquences du passage à la 5G seront dramatiques. La débauche de nouvelles utilisations de matériels « connectés » entraîne, de facto, une augmentation de la demande en énergie, en minerais et terres rares, non renouvelables et dont l’extraction s’opèrent dans de nombreux pays au prix écologique et humain normalement intolérable (montagnes rasées, hommes massacrés, femmes violées, enfants surexploités notamment dans certaines régions d’Afrique, pour quelques kilogrammes de coltan, etc.). La plupart des alliages utilisés pour les appareils « numériques » ne sont pas recyclables. C’est donc un accroissement du pillage des ressources qui s’accélère pour une utilité sociale à peu près nulle !

Plus fondamentalement, chaque nouvelle avancée technologique, dans le domaine du numérique particulièrement, est un pas de plus vers une société déshumanisée. La démultiplication du stockage des données concernant tous les actes de la vie quotidienne conduit à enfermer chaque individu dans un monde de plus en plus réduit. Aujourd’hui, déjà, les données issues de chacun de nos « clics » lorsque nous sommes connectés à internet sur nos ordinateurs et autres écrans, sont traitées par des algorithmes destinés à définir un profil individuel en vue de nous proposer des publicités personnalisées. Ce qui revient, progressivement, si l’on n’y prend pas garde, à nous figer dans un réduit culturel et social, nous privant des curiosités susceptibles de nous enrichir des univers inconnus. C’est une robotisation lente mais certaine de l’être humain que le monde des « datas » est en train d’accomplir. Le déploiement de la 5G, et les justifications qui l’accompagnent, cautionne et amplifie cette évolution vers une société technocratique totalitaire. Décidément, non, la 5G ne peut pas être considérée comme un progrès humain !

Réflexions sur la convention acceptant la participation financière d’AXA aux travaux du Château de Joux

Les conditions de participation de la compagnie d’assurance AXA au côté de la Fondation du patrimoine pour le financement de certains travaux de restauration du château de Joux sont inscrites dans une convention de 9 pages. Le nom de la Fondation y figure à 70 reprises, soit près de 8 fois par page. La compagnie d’assurance y est nommée 45 fois, soit sous son le nom d’Axa (32 fois), soit comme le « mécène » (2 fois), soit sous le vocable issu de la mythologie « Mécène », avec un M majuscule pour 11 occurrences. Les travaux concernés sont : la restauration des pont-levis, du pont dormant et de la porte d’honneur. Ils sont chiffrés, dans la convention à 985 836 € (1). Les 100 000 € promis par AXA viennent s’ajouter aux 107 000 € de la mission Bern.

L’article 2 est intéressant. Il stipule que l’aide financière de 100 000 € correspond à 10% du montant prévu des travaux. « L’aide financière de la Fondation du patrimoine ne sera pas revue en cas de dépassement du budget prévisionnel de l’opération » mais s’il advient que la facture finale soit moins élevée « le taux de l’aide financière […] pourra être appliqué au coût réel ».
Une philanthropie à contrepartie. L’article 5.2 encadre les contreparties que la CCGP doit concéder au mécène. Ces contreparties peuvent être « en communication, relations publiques (…) dont le coût pour la CCGP ne doit pas excéder « 25% du don » ! afin de permettre au donateur d’accéder aux réductions d’impôt. Entre autres, il conviendra d’apposer une plaque pendant au moins cinq ans mentionnant la participation de la Fondation et du mécène. C’est ce qu’on appelle une générosité « bien ordonnée » !

C’est peut-être l’article 6 qui est le plus étonnant, du moins si l’interprétation que nous lui donnons est exacte. Il s’intitule « Clause d’exclusivité » et stipule : « Pour la réalisation du projet faisant l’objet de la présent convention de financement, la Fondation du patrimoine et le Maître d’ouvrage s’engagent à ne pas s’associer avec des sociétés concurrentes du Mécène (…). Il est entendu que les sociétés concurrentes d’AXA sont définies comme étant les entreprises du secteur de la banque et de l’assurance ». Cette clause interdit donc d’accepter des financements de banques non filiales d’AXA ou d’autres compagnies d’assurance.

À la lecture de cette convention on peut se demander qui gagne le plus ! La CCGP ou le deuxième assureur européen ?

(1) Il ne s’agit là que d’une première tranche des travaux prévus sur dix ans et dont le coût sera de plusieurs (dizaines de ?) millions.