Des outils pour une politique municipale du logement

L’examen des principales causes de l’augmentation du coût du logement montre qu’il y a lieu d’intervenir sur plusieurs paramètres et surtout qu’une intervention publique, résolue et conséquente, est nécessaire.

Les particuliers souhaitant engager des travaux de rénovation peuvent, aujourd’hui, bénéficier d’informations, notamment sur les aides possibles de la part d’organismes le plus souvent compétents. Mais une fois ces informations reçues, ils sont seuls pour l’élaboration du projet de rénovation et pour le montage effectif des dossiers. La Ville peut mettre en place une cellule d’ingénierie, de conseils et d’assistance dans ces domaines, ce d’autant qu’elle pourra en profiter elle-même pour la rénovation des bâtiments (habitations ou autres) dont elle est propriétaire (de l’ordre de 120 000 m2 de surface au sol). La cellule aura notamment pour mission l’aide à la constitution des dossiers de financement, et particulièrement la recherche des diverses aides (subventions, crédit d’impôts, prêt à taux zéro, …). Cette structure proposera également une concertation avec les professionnels locaux du bâtiment afin de garantir un niveau de qualité élevé des diverses prestations. Il y aura lieu également d’engager des discussions avec les bailleurs sociaux afin d’envisager les façons dont la Ville pourraient les inciter et les aider, le cas échéant, dans une véritable rénovation énergétique de leurs résidences.

De nombreux logements sont vacants du fait de leur dégradation. C’est un domaine où la Ville doit s’engager fortement en agissant doublement, sur le prix et sur les charges. La création d’une structure de type « régie municipale du logement » doit permettre d’acquérir ces logements, au fur et à mesure de leur mise en vente, de les rénover aux plus hautes normes possibles et de les mettre sur le marché, de la location ou de l’accession, à des prix très inférieurs à ceux du marché. De ce point de vue, la rénovation de « l’immeuble Chevalier », dont nous parlerons spécifiquement ultérieurement, pourra servir d’exemple en la matière.
Il devra être recherché tous les instruments proposés par les pouvoirs publics (exemple : Opah – opération programmée d’amélioration de l’habitat ) ainsi que toutes les sources de financement possible de façon à obtenir le plus rapidement possible une « masse critique » susceptible d’influer sur le marché de l’immobilier. Une place particulière sera faite à la rénovation du centre-ville qui concentre probablement le plus grand nombre de logements vacants. Permettre au centre-ville de se densifier a un double intérêt : en premier, cela donne une clientèle potentielle à son commerce, fortement menacé par les zones commerciales périphériques, surtout si l’on s’attache au retour d’un commerce d’alimentation de type supérette, et en second, cela évite de consommer de nouveaux terrains agricoles.

Enfin, les opérations de constructions neuves devront être accélérées de façon à lutter contre la raréfaction constatée plus haut, facteur d’augmentation des prix. La place des bailleurs sociaux dans les opérations pilotées par la Ville devra être augmentée et les immeubles nouveaux, à énergie passive au minimum, seront pourvus d’ascenseurs.

Il ne nous paraît pas possible de déplorer le coût trop élevé du logement à Pontarlier et de rester inactif pour « ne pas déstabiliser le marché immobilier ». Un véritable engagement de la collectivité doit conduire à redonner envie à une population, notamment jeune avec enfants, de (re)venir habiter à Pontarlier. Il est bon d’ajouter, dans cette conclusion, que d’autres paramètres participent à l’exode démographique. Nous les étudierons dans les chapitres consacrés aux questions sociales, de culture et de loisir.

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Se loger

Le prix à consentir pour se loger à Pontarlier, un des plus élevé du département, est une cause de la perte de population de près de 10% entre 2007 et 2015 (-1 800 habitants). Cet exode concerne probablement, pour l’essentiel, la population jeune, en couple avec au moins un enfant. Les mécanismes traditionnels du libéralisme ont conduit, logiquement, à une hausse régulière du marché de l’immobilier. D’une part des acheteurs potentiels à forte capacité financière et d’autre part une raréfaction de l’offre de résidences principales, en accession ou à la location, ne peuvent conduire qu’à un enchérissement, dans le neuf et l’ancien. 515 logements ont bien été construits entre 2006 et 2016. Mais,  l’augmentation du nombre des résidences secondaires ou occasionnelles (+193) et, surtout, des logements vacants (+227 pour atteindre 737)  a produit un solde de nouvelles capacités à se loger de 94 unités seulement !
Dans le même temps, le parc des logements sociaux a stagné pour rester à 15% environ, très en dessous de l’obligation légale de 20 %. C’est donc la population modeste et pauvre qui est le plus impactée par cette cherté, d’autant que les charges, de chauffage surtout, restent très élevées.

L’intervention de la commune est indispensable pour réduire de façon très conséquente le coût du logement. D’une part en incitant à la rénovation thermique des logements anciens par la création d’une structure d’aide et d’accompagnement pour des rénovations complètes et performantes conduisant à une importante baisse des charges. D’autre part, la création d’une régie immobilière de la Ville permettra une intervention directe pour la rénovation des immeubles dégradés, en lien avec les divers outils existants (Opah, Anah, etc.), et leur mise à disposition, location ou vente, à des tarifs très inférieurs à ceux du « marché ». Progressivement, la combinaison de ces différentes mesures doit conduire à une « masse critique » de logements abordables susceptible de peser sur le marché.
Lire le dossier complet : se loger à Pontarlier

Le projet en construction

Le collectif pour une liste écologique et sociale se réunit tous les quinze jours afin d’élaborer un projet plaçant Pontarlier dans l’axe du XXIe siècle et de ses principaux enjeux, sociaux et écologiques.
Un argumentaire approfondi est proposé sous cet onglet, thème par thème, au fur et à mesure de l’avancée des travaux. Il est également proposé, à chaque fois, un résumé permettant d’en avoir une vision synthétique, sous l’onglet « En résumé ».

Si vous vous reconnaissez dans le court manifeste publié sous l’onglet « Qui sommes-nous ? », vous pouvez participer à ces réunions de travail. Vous en trouverez le calendrier sous l’onglet « Agenda ».
Le moment venu, programme électoral et liste de candidats se déduiront de l’ensemble du projet élaboré.