Se déplacer à Pontarlier, et dans sa région

Les très mauvaises conditions de déplacement à Pontarlier et sa proche région peuvent-elles s’améliorer en continuant de favoriser la circulation automobile individuelle ou en opérant un « basculement progressif vers des modes vertueux (non carbonés et/ou plus partagés) de déplacements » ? (1). Les mobilités, locales et régionales, sont fortement contraintes, d’une part, par la politique nationale de suppression de liaisons ferroviaires dans la partie centrale du Massif du Jura, c’est-à-dire « chez nous », au profit des passages au nord par Bâle et au sud par Genève, et, d’autre part, par la politique du « tout pour l’auto » revendiquée depuis 20 ans par le pouvoir local. Or, la position frontalière de Pontarlier nécessitant, pour les travailleurs frontaliers, des allers-retours quotidiens, l’hypertrophie des zones commerciales à la périphérie de la ville, le coût prohibitif du logement (2) contraignant des personnes travaillant à Pontarlier à se loger loin de la ville, conduisent à une multiplication des motifs de déplacements, pour l’instant difficilement envisageables autrement qu’en voiture individuelle.

Les enjeux liés aux capacités de déplacements dépassent de beaucoup les seuls problèmes de circulation. Comme l’indique le diagnostic préalable à l’élaboration du PLUIH (3), ils sont de plusieurs ordres :
– « Enjeu économique : limiter la vulnérabilité des ménages (notamment liée au budget déplacements) ;
– Enjeu environnemental : préserver le climat, maitriser les dépenses énergétiques, réduire la pollution et le bruit, améliorer la qualité de vie ;
– Enjeu social : assurer l’accès à l’emploi, aux services et aux équipements pour tous ;
– Enjeu sanitaire : réduire les impacts des modes motorisés sur la santé des habitants (qualité de l’air, accidentologie. »

On le voit, ce ne sont pas quelques « rustines », aménagement de rond-point, modifications routières sur quelques hectomètres, etc., qui peuvent être des réponses sérieuses face à ces enjeux. Il y a lieu de procéder à une refonte complète des schémas, plans, et autres documents, censés réguler les mobilités, en adoptant pour principes de base la réduction des motifs de déplacements et la réduction de ceux qui s’effectuent en véhicule individuel. On sait que la multiplicité des lieux de décisions et des acteurs dans ce domaine ne rend pas l’action d’une commune, et d’une intercommunalité, facile. En effet, les responsabilités en matière de mobilité ont été réparties selon les différents niveaux des collectivités territoriales, notamment régionaux et (inter-)communaux. À quoi s’ajoute la multiplicité des opérateurs. Dans ces limites la commune de Pontarlier a un rôle éminent à jouer à son propre niveau, et devra, au niveau régional, faire entendre la voix du Pays du Haut-Doubs dans sa spécificité. Dans les deux cas il faudra une volonté résolue et tenace pour améliorer sensiblement la qualité de la vie des habitants de notre territoire.

Notes :
(1) Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, Projet d’Aménagement et de Développement Durable, document de travail version 3, mai 2019, page 34
(2) Voir notre dossier sous l’onglet « Se loger »
(3) Diagnostic préalable à l’élaboration du PLUIH de la Communauté de communes du Grand Pontarlier, partie 4, Polarités et déplacements, page 11

Dans ce dossier nous examinerons successivement les liaisons régionales et urbaines.
1 – Liaisons régionales
2 – Liaisons urbaines
3 – Annexe : la règlementation des transports collectifs urbains

Calendrier des réunions


Rencontres avec le monde associatif

  • 25 février : Associations sportives, 19 h.30, salle Victor Schoelcher
  • 26 février : Associations culturelles et de loisirs, 19 h30, salle Pierre de Coubertin
  • 3 mars : associations humanitaires, caritatives et à caractère social, 19 h 30 salle Victor Schoelcher

Vendredi 28 février, à partir de 19 h., salle Toussaint Louverture
RÉUNION DÉBAT
Soirée festive et sérieuse
présentation de la liste et du programme
débats, intermèdes musicaux, buvette, petite restauration, espace pour les enfants.


Réunions publiques de quartier

  • 27 février : quartiers Saint-Étienne, Toulombief, 20 h., salle Pierre de Coubertin
  • 2 mars : quartier Pareuses, 20 h. Maison pour tous des Pareuses
  • 5 mars : quartier Bois de Doubs, 20h. salle polyvalente de l’école Péguy
  • 6 mars : quartiers centre-ville, Chapelle, Charpillot, 20 h. Salle Morand
  • 9 mars : quartier Saint-Pierre, rue de Salins, Écoussons, rue de Besançon, 20 h. salle polyvalente de l’école Vauthier.
  • 10 mars : quartier Longs-Traits, Longennes, Pontarlier-Village, 20 h. salle polyvalente de l’école Joliot-Curie
  • 11 mars : quartier Castors, Berlioz, rue de Morteau, 20 h. salle polyvalente de l’école Pergaud
  • 12 mars : quartier Lavaux, Crêt, 20 h. salle polyvalente de l’école Cordier.

Des outils pour une politique municipale du logement

L’examen des principales causes de l’augmentation du coût du logement montre qu’il y a lieu d’intervenir sur plusieurs paramètres et surtout qu’une intervention publique, résolue et conséquente, est nécessaire.

Les particuliers souhaitant engager des travaux de rénovation peuvent, aujourd’hui, bénéficier d’informations, notamment sur les aides possibles de la part d’organismes le plus souvent compétents. Mais une fois ces informations reçues, ils sont seuls pour l’élaboration du projet de rénovation et pour le montage effectif des dossiers. La Ville peut mettre en place une cellule d’ingénierie, de conseils et d’assistance dans ces domaines, ce d’autant qu’elle pourra en profiter elle-même pour la rénovation des bâtiments (habitations ou autres) dont elle est propriétaire (de l’ordre de 120 000 m2 de surface au sol). La cellule aura notamment pour mission l’aide à la constitution des dossiers de financement, et particulièrement la recherche des diverses aides (subventions, crédit d’impôts, prêt à taux zéro, …). Cette structure proposera également une concertation avec les professionnels locaux du bâtiment afin de garantir un niveau de qualité élevé des diverses prestations. Il y aura lieu également d’engager des discussions avec les bailleurs sociaux afin d’envisager les façons dont la Ville pourraient les inciter et les aider, le cas échéant, dans une véritable rénovation énergétique de leurs résidences.

De nombreux logements sont vacants du fait de leur dégradation. C’est un domaine où la Ville doit s’engager fortement en agissant doublement, sur le prix et sur les charges. La création d’une structure de type « régie municipale du logement » doit permettre d’acquérir ces logements, au fur et à mesure de leur mise en vente, de les rénover aux plus hautes normes possibles et de les mettre sur le marché, de la location ou de l’accession, à des prix très inférieurs à ceux du marché. De ce point de vue, la rénovation de « l’immeuble Chevalier », dont nous parlerons spécifiquement ultérieurement, pourra servir d’exemple en la matière.
Il devra être recherché tous les instruments proposés par les pouvoirs publics (exemple : Opah – opération programmée d’amélioration de l’habitat ) ainsi que toutes les sources de financement possible de façon à obtenir le plus rapidement possible une « masse critique » susceptible d’influer sur le marché de l’immobilier. Une place particulière sera faite à la rénovation du centre-ville qui concentre probablement le plus grand nombre de logements vacants. Permettre au centre-ville de se densifier a un double intérêt : en premier, cela donne une clientèle potentielle à son commerce, fortement menacé par les zones commerciales périphériques, surtout si l’on s’attache au retour d’un commerce d’alimentation de type supérette, et en second, cela évite de consommer de nouveaux terrains agricoles.

Enfin, les opérations de constructions neuves devront être accélérées de façon à lutter contre la raréfaction constatée plus haut, facteur d’augmentation des prix. La place des bailleurs sociaux dans les opérations pilotées par la Ville devra être augmentée et les immeubles nouveaux, à énergie passive au minimum, seront pourvus d’ascenseurs.

Il ne nous paraît pas possible de déplorer le coût trop élevé du logement à Pontarlier et de rester inactif pour « ne pas déstabiliser le marché immobilier ». Un véritable engagement de la collectivité doit conduire à redonner envie à une population, notamment jeune avec enfants, de (re)venir habiter à Pontarlier. Il est bon d’ajouter, dans cette conclusion, que d’autres paramètres participent à l’exode démographique. Nous les étudierons dans les chapitres consacrés aux questions sociales, de culture et de loisir.

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